Issu de la scène Tech ivoirienne, Bacely Yorobi est un citoyen actif du monde numérique. Portrait d’un jeune entrepreneur qui souhaiterait plus tard faire bouger les lignes dans son pays.
Lorsqu’on croise le chemin du serial entrepreneur ivoirien Bacely Yorobi, on devine aisément que les métiers aux contours trop figés ne sont faits pas pour lui : hier communicant web du gouvernement ivoirien, il est aujourd’hui un opérateur privé aux multiples casquettes. En attendant peut-être de devenir demain rassembleur des forces vives entrepreneuriales au travers de son dernier projet, la plateforme ConnectX Global. Une chose est sûre, ce geek de 30 ans bouillonne d'énergie et d’idées. Enfant déjà, ce natif d’Adjamé, un quartier situé au Nord d’Abidjan, prend plaisir à réaliser des portraits de personnages pour bandes dessinée. Puis, c’est la passion pour l’informatique qui prend le relais au moment de l’adolescence ; une prédisposition pour l’insolite et la nouveauté qui ne plait pas à son marin de père, désireux de voir sa progéniture obtenir un diplôme « respectable ».
« Bacely était constamment obligé de se cacher pour exercer sa passion », se souvient, amusée, sa sœur Tchancia Yoro.
Serial Entrepreneur
C’est le jeune homme qui obtiendra gain de cause. Titulaire d’un DUT en informatique, Bacely met rapidement à contribution ses aptitudes personnelles en créant YojeDesign, un réseau de professionnels du design et des métiers associés.
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Mais la crise politique de 2010-2011, qui secoue la Côte d’Ivoire, l’oblige à quitter la capitale économique pour s’installer à Bonoua, une ville du département de Grand-Bassam, où l’accès à Internet est difficile. Il se rend très vite compte qu’il faut démocratiser Internet et met dans la foulée sur pied SocialSpot, une structure qui offre une connexion internet via des hot spots wifi. Le succès ne tarde pas et en juillet 2012, la jeune entreprise sociale concourt à la première édition du concours Startup Weekend d’Abidjan, où elle décroche la troisième place. L’entrepreneur en herbe gagne ainsi en visibilité et se rend peu après au Kenya, où il présente son projet à des investisseurs lors la première édition de la conférence DEMO Africa. L’évènement est une révélation : il découvre Nairobi et sa " Silicon Savannah ", une ville où le climat des affaires est remarquablement propice à l’émergence de start-up et à la culture de l’innovation. « C’est au Kenya que j’ai véritablement découvert la culture start-up » explique-t-il avec enthousiasme.
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Ce voyage s’inscrit d’ailleurs dans un " tour du monde " initié par ses soins entre 2012 et 2015, au cours duquel il observe les différents écosystèmes entrepreneuriaux. Une grande partie de son périple comprend une exploration de l’univers Tech en Afrique du Sud, au Maghreb, en Europe et en Amérique latine où il multiplie les rencontres et les échanges avec les entrepreneurs, les innovateurs et autres incubateurs. Bien entendu, les Etats-Unis, une nation « start-up » par excellence où il visite entre autres des endroits comme la Silicon Valley, le MIT Entrepreneurship Center, et la Harvard University, constituent le point d’orgue de son itinéraire.
Entre-temps, Bacely se fait remarquer par les autorités ivoiriennes de l’époque qui sollicitent son aide pour bâtir leur stratégie de communication sur les réseaux sociaux, une proposition de collaboration qu'il accepte en tant que premier community manager du gouvernement en Aout 2012. Parallèlement il enchaine les titres et distinctions, un signe évident de son implication dans le domaine de l’entrepreneuriat et du numérique : Prix de la meilleure start-up au Forum ICI 2014 (Forum " Investir en Côte d’Ivoire "), " leader du futur » décerné par le Forum Crans Montana au titre de l’année 2015, MIT GSW Fellow 2015 etc…
Fort de son expérience acquise lors de son exploration technologique à travers le monde, Bacely s’installe en en région parisienne au cours de l’année 2016 et ressent fortement le besoin de faire partager à son tour ses connaissances et son expertise. A travers sa nouvelle structure, ConnectX Global, il organise des « meet-ups » à Paris et en province dans le but de faire intervenir des conférenciers originaires des pays émergents, autour de la thématique de l’entrepreneuriat, de l’e-commerce, de l’innovation, du codage et du design. Comme un apôtre qui prêche la bonne parole, Bacely officie lui-même en tant que speaker pour prodiguer des conseils aux entrepreneurs.
« Bacely est un très bon orateur qui sait captiver son auditoire par des mots simples » souligne une des membres de son équipe, Cristella Adrianna. « On sent immédiatement que Bacely est impliqué dans les problématiques de l’entrepreneuriat et de l’innovation lorsqu’il s’adresse au public » renchérit son associé d’origine colombienne, Juan Felipé Mesa.
La récente tenue d’un " hackathon " pour développer une application innovante, fruit d’un partenariat entre l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et ConnectX Global, représente pour lui une sorte de consécration.L’ambition suprême de Bacely Yorobi ? siéger un jour à un poste à haut niveau de responsabilité dans son domaine de prédilection, au sein du pouvoir exécutif, qui lui confèrerait des prérogatives assez suffisantes pour mener à bien une politique volontariste en faveur des start-up et du numérique en Côte d’Ivoire.
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