A l’occasion de la rentrée économique, la seconde édition des Rencontres Africa se tiendra successivement à Abidjan, Tunis et Nairobi, du 2 au 6 octobre. Passage en revue de trois destinations incontournables sur le continent.
Convention d’affaires entre dirigeants français et africains, les « Rencontres Africa 2017 » sonnent comme le véritable coup d’envoi de la rentrée économique sur le continent. Co-organisé par le Quai d’Orsay, le Ministère français de l’Économie et La Fondation AfricaFrance, l’événement a été annoncé lors d’une conférence de presse, tenue le 4 Septembre 2017 au Ministère français des Affaires étrangères et aura pour objectif « de créer et d’animer une communauté de français et d’africains intéressés au renforcement des liens entre le continent et la France », selon les mots de Lionel Zinsou, co-président de la fondation AfricaFrance. Une initiative qui s’inscrit dans une nouvelle dynamique de diplomatie économique envers l’Afrique, la création récente d’un Conseil Présidentiel pour l’Afrique, une structure rattachée directement au chef de l’Etat français Emmanuel Macron, semblant par ailleurs témoigner d’une réelle volonté des autorités de l’Hexagone de jouer un rôle plus actif dans les économies émergentes du continent africain. Des économies émergentes qui dans le cadre des Rencontres Africa 2017, seront représentées par trois destinations d’affaires incontournables sur le continent : Abidjan, Tunis et Nairobi.
Abidjan : une flamboyante renaissance économique
Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire. ©Wikivoyage
Après une décennie de crises politiques, Abidjan figure à nouveau parmi les métropoles les plus attractives en Afrique francophone. Le « Manhattan » de l'Afrique a ainsi renoué avec son prestige d’antan en tant que ville d’un pays perçu comme la locomotive de la sous-région ouest-africaine.
« Les turbulences politiques n’ont pas entravé le chemin vers la réussite de la Côte d’Ivoire » note ainsi le directeur général Afrique de la Société Générale, Alexandre Maymat, lors de cette conférence de presse. Près de 250 dirigeants d’entreprises françaises ayant participé aux Rencontres Africa-France en Septembre 2016 à Paris ont choisi, à travers une enquête d’opinion, la ville d’Abidjan, où ils établiront des relations d’affaires, du 2 au 3 octobre 2017. Le retour à la paix civile, les efforts déployés par les autorités ivoiriennes pour améliorer les infrastructures, la volonté affichée de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020, la présence de grandes entreprises françaises, déjà établies depuis de très nombreuses années et l’augmentation du nombre d’incubateurs locaux – facteur favorisant l’émergence de start-up et de PME – peuvent expliquer en grande partie ce choix.
L’évènement d’Abidjan réunira des personnalités de haut rang, à commencer par le vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Daniel Kablan Duncan. Seront aussi présents des décideurs de la politique économique, numérique ou énergétique, comme le ministre ivoirien du Pétrole et du Développement des Energies renouvelables, Thierry Tanoh, et le ministre de la Communication, de l'Economie numérique et de la Poste, Bruno Nabagné Koné. Ces derniers interviendront tout comme le Président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI), Jean-Marie Ackah, le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte d'Ivoire (CCI-CI), Touré Faman,et le directeur général de la BRVM (Bourse Régionale des Valeurs Mobilières), Edoh Kossi Amenounvé.
Un fort regain d’intérêt pour Tunis
Tunis, capitale de la Tunisie
Autre ville massivement plébiscitée, Tunis, une métropole dotée d’une économie diversifiée et d’une main d’œuvre hautement qualifiée. Les attentats de Sousse en 2015 avaient indirectement porté un coup durable à l’attractivité de Tunis. Cependant, un vent d’optimisme souffle à nouveau sur la capitale de la Tunisie, un pays redevenu la 4e destination moyen-courrier pour les agences de voyages françaises en avril 2017 selon le site d’information dédié au tourisme, TourMaG. De plus, le lien affectif et culturel, de par une histoire commune entre ce pays et l’Hexagone, encourage grandement les patrons français à instaurer, voire à maintenir des partenariats avec les entreprises domiciliées à Tunis.
Pour finir, Tunis renoue avec une certaine stabilité politique, un critère important prise en compte par les investisseurs internationaux. Plusieurs intervenants ont d’ores et déjà confirmé leur présence en Tunisie. Parmi eux, Aziz Mebarek, cofondateur du fonds investissement AfricInvest, Zied Ladhari, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Ouided Bouchamaoui, présidente de l’Union Tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) ou encore le secrétaire d’Etat à l’Economie numérique Habib Debbabi.
Nairobi, une ville accueillante pour les entrepreneurs et innovateurs
Selon l’indice City Momentum Index 2017 (CMI), publié par le cabinet américain de conseil en immobilier professionnel Jones Lang LaSalle, Nairobi figure dans le top 10 des villes les plus dynamiques du monde, surclassant ainsi des métropoles comme Dubaï, New York ou Paris ! Elle est l’une des rares villes d’Afrique dotée d’un tissu économique dense, riche et diversifié. Terre d’innovation reconnue, la "Silicon Savannah" est en pointe dans des domaines comme le paiement mobile.
« La France a beaucoup à apprendre de l’Afrique en matière de banque mobile » reconnait par exemple Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Un bon nombre de multinationales, comme Google, Microsoft ou IBM ont ainsi choisi d’établir leur quartier général africain à Nairobi, signe que le climat des affaires y est très apprécié. Autant d’atouts qui ont sans aucun doute motivé la décision des dirigeants d’entreprises françaises, présentes à l’édition 2016 des Rencontres AfricaFrance d’inscrire Nairobi dans leur itinéraire de leur voyage d’affaires, du 5 au 6 Octobre 2017.
« La présence des entreprises françaises est faible à Nairobi. Entrer sur le marché kenyan, 5e économie africaine, est un signal fort. La France veut renforcer sa coopération économique avec l’Afrique francophone, mais elle s’adresse également à l’Afrique anglophone… », relève Jean-Baptiste Lemoyne. De plus, Nairobi constitue une porte d’entrée attrayante pour les entreprises qui cherchent à pénétrer d’autres marchés est-africains : Dar-es-Salaam, Kigali, Addis-Abeba etc…
Quant aux récentes inquiétudes générées à l’issue du scrutin présidentiel kenyan, Yvonne Mburu, une " Young Leader " issue de la première promotion d’AfricaFrance, membre du Conseil Présidentiel pour l’Afrique et fondatrice de la start-up MedInAfrica, tempére :
« Malgré les incertitudes politiques, Nairobi demeure une ville paisible, accueillante, pacifique et ouverte au business », rassure la scientifique kenyane. Parmi les speakers attendus à Nairobi, les organisateurs de l’évènement citent entre autres le directeur du conglomérat Centum Investments, Chris Kirubi, et le directeur de la
" Kenya Investment Authority " (KenInvest) Moses Ikiara.
Concernant les retombées des Rencontres Africa, le principal intérêt pour Nairobi, Abidjan et Tunis est de bâtir, d’’entretenir ou de consolider leur réputation en tant que destinations favorables aux affaires. Mais il est surtout attendu de ces évènements qu’ils favorisent les investissements directs étrangers.
Lire aussi : Voyage d'affaires à Nairobi : Guide pratique | Kenya
« Les retombées ne seront pas forcément immédiates mais à terme les Rencontres Africa contribueront devraient contribuer à l’accroissement des flux d’investissements dans les pays hôtes » veut pour sa part croire Lionel Zinsou.
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Par Harley McKenson-Kenguéléwa
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