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États-Unis — Chine : entre rivalité géopolitique et interdépendance économique

Dernière mise à jour : 17 oct.


Au cœur des enjeux mondiaux du 21e siècle, les États-Unis et la Chine s'affirment comme les deux acteurs majeurs d'un théâtre géopolitique en constante évolution. Leurs interactions, complexes et multidimensionnelles, fascinent et inquiètent à la fois le monde entier. Lors d’une conférence intitulée "États-Unis - Chine, un duopole impossible" qui s'est tenue le 1er Septembre dernier au Forum "Gouvernance mondiale : La Grande bascule ?" au Palais des Congrès du Futuroscope, des diplomates chevronnés, géopolitologues de renom et penseurs de premier plan ont décrypté la dynamique complexe entre ces deux superpuissances, en mettant l'accent sur les questions de sécurité, les tensions commerciales, la coopération technologique et l'interdépendance économique. Un événement auquel le webzine CEO Afrique a assisté en distanciel.

« La Grande Bretagne a repris le flambeau de la France ; les États-Unis ont repris celui de l’Angleterre. Mais il est hors de question que la Chine prenne le relais ». Cette déclaration, prononcée par Kurt Campbell, coordinateur pour l'Indo-Pacifique du Conseil de sécurité nationale (NSC) de la Maison-Blanche, et reprise sous forme de paraphrase par Sylvie Bermann, présidente du conseil d’administration de l’IHEDN (Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale) et Ambassadeur de France, est assez révélatrice du rôle premier plan qu'occupe dorénavant la Chine sur l'échiquier géopolitique et géoéconomique mondial.


En effet, la Chine rejoignait l'Organisation mondiale du commerce (OMC) le 11 décembre 2001 et, près d’une décennie plus tard, était devenue la deuxième puissance économique mondiale en termes de PIB exprimé en dollars courants, dépassant le Japon. Cette croissance économique fulgurante suscitait une fascination pour les États-Unis et particulièrement pour son président de l’époque, Barack Obama, parmi la population chinoise. Des posters, des sacs et des T-shirts à l'effigie de l’ancien locataire de la Maison Blanche qui s’était rendu à Shanghai courant Novembre 2009 étaient monnaie courante, symbolisant une proximité culturelle et économique. De même, il y a 10 ans — plus exactement en juin 2013 — une rencontre en apparence chaleureuse entre Barack Obama et Xi Jinping à Sunnylands en Californie laissait entrevoir une nouvelle ère de coopération. Cependant, cette époque d'optimisme n'a pas perduré, les relations entre ces deux superpuissances ayant évolué de manière significative, suscitant des débats sur la possibilité d'une escalade inévitable. L’Empire du Milieu était désormais perçu comme un défi géopolitique plutôt que comme un partenaire privilégié.


« Les relations n'ont fait que se détériorer, notamment sous l'administration de Donald Trump, au point que le Financial Times a qualifié cette période de "premier acte" de la nouvelle Guerre Froide entre les deux pays » souligne Sylvie Bermann.


Pascal Boniface, directeur de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), abonde dans ce sens, poussant son analyse encore plus loin : « Il est certain que depuis 2018, la menace chinoise a supplanté la menace terroriste dans le discours sécuritaire américain. Un point de convergence rare entre Joe Biden et Donald Trump, ainsi qu'entre les Républicains et les Démocrates d’une manière générale, réside dans leur refus catégorique de voir la Chine prendre davantage de pouvoir. Les États-Unis s'efforcent de préserver leur statut de première puissance mondiale, qu'ils estiment avoir historiquement acquis et mérité, non seulement en raison de leur position, mais aussi de leurs valeurs fondamentales ».


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