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Investir en bourse en Afrique : Comment placer son argent sur le marché de la BRVM ?

Dernière mise à jour : 14 oct.


Investir en Bourse peut proposer un niveau de rentabilité élevée, mais s'avère être un exercice risqué pour les investisseurs soucieux de sécuriser leur épargne et ne les résultats n'y sont pas toujours positifs.

Avec des économies nationales résilientes et quelques pépites en devenir, les actions et obligations émises sur le marché boursier de la BRVM méritent que l'on s'y intéresse. Lors d’un webinaire organisé le 10 Décembre dernier par l’Antenne Nationale de Bourse de Côte d’Ivoire, sous le thème " BRVM : Marchés actions v/s marché obligataire ", un panel d’experts, dont ont fait partie Corinne Ormon (directrice de l'Antenne Nationale de Bourse - BRVM), Éliane Alangba (directrice générale de NSIA Asset Management) et Birahim Diouf (directeur général adjoint du DC/BR - BRVM), ont présenté les mécanismes et le fonctionnement de cette Bourse Régionale des Valeurs mobilières, basée Abidjan.

Le webzine CEO Afrique, qui a visionné cette e-conférence, vous indique comment les épargnants peuvent investir dans des titres et fait ressortir les pièges à éviter, sur la base des interventions des panélistes.





« Les cours sont assez bas sur le marché de la BRVM ; c’est le moment d’acheter ». Cette déclaration de Birahim Diouf — directeur général adjoint du DC/BR ( Dépositaire Central / Banque de Règlement) au sein de la Bourse Régionale des Valeurs mobilières — , teintée d'optimisme quant aux perspectives de croissance sur le long terme des profits pour les valeurs sur cette place financière, reflète le contexte actuel des bourses mondiales qui ont essuyé une sévère correction, provoquée par la crise économique liée à la pandémie de covid-19. Toutefois, en dépit de cet environnement international défavorable, certaines économies ouest-africaines, appartenant à l’espace UEMOA, ont montré une remarquable résilience en 2020, affichant des taux de croissance positifs selon la Banque Mondiale: 1,8% en Côte d'Ivoire, 2,3% au Bénin, 5,2% en Guinée etc... avec de belles perspectives de croissance en 2021, respectivement de 5,5%, 5,6% et 5,5%, ce qui profiterait à quelques pépites sous-cotées présentant opportunités d’investissement sur ce marché sous-régional. Et il est fort à parier que les deux indices phares, que sont le " BRVM Composite " et le "BRVM 10", connaîtront de belles envolées dans les années qui suivent.


« Lorsqu’on regarde l’évolution de ces indices, le BRVM Composite est passé de 243,06 points en 2017 à 131,12 en 2020. Pour ce qui est du BRVM 10, l’indice s’élevait à 219,65 points en 2017 pour descendre à 115,70 points en 2020. Cette baisse est une occasion pour investir en bourse et patienter jusqu’à ce que le BRVM 10 soit sur une tendance haussière, de telle sorte à franchir la barre des 300 points » assure Éliane Alangba, directrice générale de NSIA Asset Management.



 
 

Recueillir le maximum d'information possible, avant toute prise de décision


Les intervenants de ce webinaire n’insisteront jamais assez sur l’importance de bien se renseigner sur les différents produits disponibles sur le marché financier, en l’occurrence, celui de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), commune à huit pays de l'Afrique de l'Ouest.


« Les actions sont des titres de propriété représentatifs d’une fraction du capital de l’entreprise, qui confèrent certains droits à leurs détenteurs, comme par exemple la perception de dividendes . Quant au marché obligataire, les entreprises et les États peuvent y emprunter par émissions de titres de dettes connus sous le nom d’obligations. En tant qu’instruments de placement, elles permettent aux investisseurs de devenir des créanciers [ ... ]. À la BRVM, le marché actions représente une capitalisation boursière de 3931 milliards de Francs CFA . Le marché obligataire, qui a connu une nette augmentation ces dernières années, possède une capitalisation de 5718 milliards de francs CFA » explique Corinne Ormon, directrice de l'Antenne Nationale de Bourse ANB de Côte d’Ivoire, auprès de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilière.


L'obligation constitue un investissement moins risqué que l'action, et de ce fait, moins rentable, car les entreprises ou les organisations étatiques emprunteuses s’engagent à rembourser la valeur nominale, avec l’assurance pour l’investisseur de revoir intégralement sa mise de départ. Autre élément à prendre en compte : Étant donné les trop grandes fluctuations inhérentes aux actions et les grosses pertes financières qui en découleraient, il est vivement recommandé d’utiliser exclusibement la partie "surabondante" de son épargne, n’investir en bourse que les sommes dont on est sûr de pouvoir s’en passer pendant longtemps.



Par ailleurs, les investisseurs sont exhortés à consulter quotidiennement, mensuellement ou hebdomadairement — tout au long de l'année — les sujets d’actualité économique disponibles dans les journaux, les magazines et les sites d’information spécialisés, sans oublier de scruter les données financières des sociétés cotées (chiffre d'affaires annuels, bénéfices nets, dividendes etc...) que l’on peut se procurer auprès des Sociétés de Gestion et d'Intermédiation (SGI) ou directement auprès des entreprises émettrices de ces valeurs mobilières.




Solliciter les services d’un professionnel aguerri


Pour acquérir des actions ou des obligations, il faudra ouvrir un compte-titres auprès de Sociétés de Gestion et d'Intermédiation (SGI).


Ayez toujours le réflexe de demander un numéro d’agrément à votre intermédiaire financier.




Mais au delà de leur vocation première d’intermédiaires financiers, ces courtiers peuvent jouer subsidiairement un rôle de conseiller pour les investisseurs désireux d’acheter des valeurs mobilières de la meilleure façon possible, eu égard au fait que les placements boursiers sont considérés comme plus ou moins risqués. Mais la difficulté réside dans l’identification de spécialistes chevronnés, capables de faire bénéficier des services personnalisés, fournir des analyses financières pointues relatives aux sociétés cotées et faire des rapports réguliers de l’évolution du marché boursier, aidant ainsi les épargnants à prendre les meilleures décisions.


« [ ... ] Ne vous adressez pas à des institutions ne disposant pas d'un agrément. Beaucoup d’entre elles se sont improvisées conseillers en investissements boursiers dans la sous-région et font du tort à leurs clients, avertit Birahim Diouf. Ayez toujours le réflexe de demander un numéro d’agrément à votre intermédiaire financier. Vous pouvez aussi vous rendre sur le site web du Conseil Régional de l'Épargne Publique des Marchés Financiers, sur lequel sont listés tous les établissements [ ... ]. N’importe qui ne peut pas exercer ce métier ; il faut protéger l’épargne des investisseurs ».


Éliane Alangba abonde dans ce sens, réitérant le principe selon lequel « le fait de disposer d’un agrément suppose que l’on ait préalablement apporté un certain nombre de garanties au régulateur, concernant le sérieux et la connaissance du métier ».


En somme, plusieurs critères, parmi lesquels l’agrément octroyé par le Conseil Régional de l'Épargne Publique des Marchés Financiers, l’historique de l’établissement et accessoirement les avis d’internautes, peuvent aident les investisseurs à évaluer la fiabilité d’une société de gestion et d'intermédiation.


 
 

Une stratégie d’investissement clairement définie, ambitieuse et rigoureuse


Il faudra, dans un premier temps, élaborer une stratégie d'investissement anticipative et réaliste qui expose des scénarios différents fondés sur des hypothèses pour définir le rythme de croissance ou de ralentissement des secteurs d’activité ciblés, avec pour finalité, l’optimisation de des gains de placements, tout en intégrant les pertes financières que l’investisseur est disposé à subir. Ces éléments seront déterminants dans la sélection des titres qui composeront le portefeuille boursier.

Un horizon d’investissement extrêmement court amènera un particulier à s'exposer à des risque énormes pour engranger des gains rapidement. La meilleure chose que l’on puisse faire est de prendre son temps afin de faire fructifier son portefeuille. De ce fait, Il est judicieux de projeter de s’engager dans une stratégie d'investissement à long terme. L’expérience montre que le risque de perte est minime, voire inexistant, lorsqu’on établit un horizon d'investissement supérieur ou égal à 10 ans



À défaut de pouvoir s’inscrire dans une démarche purement spéculative, le fait d’opter pour des sociétés cotées de grande qualité et généreuses en distribution de dividendes doit occuper une place de choix dans l’esprit de l’investisseur


 
 

Diversifier son portefeuille de placements boursiers


Plusieurs facteurs influent sur le cours d’une action en bourse : une conjoncture économique nationale, sous-régionale ou internationale, la performance future (ou non) d’une entreprise, une opération de fusion ou scission, la nomination (ou le renvoi) d’un dirigeant clé au sein d’un conglomérat. Cependant, les secteurs économiques ne réagissent pas tous de la même façon face aux mauvaises ou bonnes nouvelles. Il convient de faire le distinguo entre les valeurs cycliques qui représentent des titres tributaires de la conjoncture économique et les valeurs de croissance qui sont liées à des secteurs porteurs de croissance, non dépendants d’événements cycliques. L’idéal est d’adopter une approche prudente en mêlant valeurs cycliques et valeurs de croissance dans la composition de son portefeuille d'actions.


« [ ... ] Il faut savoir combiner plusieurs types d’actions dans son portefeuille. Par exemple, un investisseur boursier optera pour des valeurs bancaires relativement stables, distribuant des dividendes et offrant d'importantes marges de progression et développement, s’inscrivant ainsi sur une démarche sur le long terme. D’autre part, il portera aussi son attention sur des actions ayant un fort potentiel de croissance, à l’instar des valeurs du secteur "agriculture" actuellement à la peine, mais qui pourraient profiter de très belles envolées de cours lorsque le prix des matières premières augmentera à nouveau » précise Éliane Alangba.


Alors que la ZLECA (Zone de libre-échange continentale africaine) ou les perspectives offertes par le redémarrage de l’économie chinoise sont perçues comme des nouvelles positives, quelques inconnues subsistent et pourraient aussi influencer la tenue de la BRVM: les élections présidentielles et législatives qui se tiendront dans quelques pays de la sous-région, l'incertitude quant à la date de mise en circulation de la nouvelle monnaie ouest-africaine "Eco" etc...


 
 

Il est également possible de détenir simultanément des actions et des obligations, ce qui permet minimiser de manière efficiente les risques d'investissement, puisque les obligations — non soumises aux aléas économiques et géopolitiques — assurent un revenu fixe et confère une sécurité financière, contrairement aux actions qui, bien que davantage attrayantes en terme de performances, comportent un risque évident.


 

Harley McKenson-Kenguéléwa


 
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