Fort de son PIB établi comme le plus élevé en Afrique, le Nigeria pèse de plus en plus lourd dans l'économie du continent et est devenu au fil du temps un lieu incontournable pour faire du business. Cependant, créer ou développer une entreprise dans ce pays anglophone de la sous-région ouest-africaine n’est pas un long fleuve tranquille, ce qui a le mérite de mettre en exergue plusieurs fragilités de l’ économie nigériane.
"Nigéria - Contexte économique & challenges" et "Secteurs porteurs et implantation" : Tels ont été les deux thèmes du webinaire organisé le 6 Juillet dernier par "Business France" — l’agence chargée du développement international des entreprises françaises — auxquels ont participé S.E Jérome Pasquier (Ambassadeur de France au Nigeria), S.E, Kayodé Ibrahim Laro (Ambassadeur du Nigeria en France), Dr Ibukun Awosika (Fondatrice de Chair Center Group), Pascal Furth (Chef du service économique régional à l’Ambassade de France au Nigeria), Jean Haas (Directeur général du cabinet de Consulting "Relais International" et secrétaire général du Conseil d’affaires France-Nigeria), Mounir Alhoz (directeur du bureau de Business France au Nigéria) et Uhabia Ojike, Managing patner au bureau de Mazars, au Nigeria). Le webzine CEO Afrique, qui a visionné cette e-conférence, explique en quoi la première puissance économique africaine est un pays attractif pour les investisseurs et énumère les goulets d’étranglement qui entravent l’amélioration du climat des affaires, sur la base du témoignage des intervenants.
Lagos, capitale économique du Nigeria
« Je ne vois pas comment on peut avoir raisonnablement prévu de s’implanter en Afrique, sans manifester une volonté de présence d’une façon ou d’une autre au Nigeria, le plus grand pays d’Afrique par sa population et peut-être aussi le plus dynamique » .
Ces mots prononcés par S.E Jérome Pasquier, ambassadeur de France au Nigeria, résument à eux seuls la philosophie d’intervention de l’Hexagone à l’égard de ce géant d'Afrique, en matière de commerce international et de diplomatie économique, un pays que nul ne peut ignorer, surtout lorsque l’on considère que, non seulement le Nigeria est la première économie africaine ; mais la ville de Lagos, c’est aussi l’équivalent « du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun réunis en termes de PIB, avec un dynamisme qui irrigue la totalité de la sous-région » selon les propos tenus par Pascal Furth, en sa qualité de chef du service économique régional, au sein de cette représentation diplomatique.
Peu importe le secteur d'activité et la taille ou le degré de complexité d’un projet, les entrepreneurs opérant à titre individuel ou les firmes multinationales pourront toujours s’appuyer sur l'immense potentiel du marché intérieur que constitue le Nigeria, soit un accès à un vivier de 210 millions de consommateurs, offrant ainsi la garantie d'assurer pleinement la pérennité de leurs activités.
Il est difficile d’établir avec un degré de certitude satisfaisant la situation de la classe moyenne dans le pays. Dans un lointain rapport, la Banque Africaine de Développement (BAD) avançait le chiffre de 23%, correspondant à la proportion de Nigérians considérés comme faisant partie de la "middle class". Une autre étude relativement plus récente, établie par le cabinet-conseil Fraym, estime cette classe moyenne à 52 millions, soit près 25% de la population totale. Ajouté à cela, les 9100 HNWI [ "High Net Worth Individuals" : personnes fortunées détenant des actifs estimés à 1 million de dollars US au minimum, NDLR] vivant au Nigeria, selon les données de l’Africa Wealth Report 2021, publié par Afrasia Bank.