Le Tchad offre des opportunités d'investissement prometteuses dans divers secteurs clés susceptibles de connaître une croissance soutenue. Dans le cadre du Forum Afrique 2023 intitulé "Business avec l'Afrique : l'heure du New Deal" — coorganisé par le CIAN (Conseil français des Investisseurs en Afrique) et le quotidien L'Opinion — , un atelier dédié à ce pays a réuni un panel d'experts, principalement composé de représentants des pouvoirs publics. Les témoignages de ce panel ont permis de mettre en lumière les opportunités d'investissement offertes par le pays. Dans cet article, le magazine CEO Afrique, qui a assisté à cet événement en distanciel, décrypte les secteurs clés qui présentent un fort potentiel de croissance dans cet État d’Afrique centrale.
Le Tchad, avec ses ambitions élevées, vise à se positionner comme une destination attractive pour les investisseurs en quête d'opportunités de croissance. Au premier abord, les signaux macroéconomiques semblent être encourageants, ce qui pourrait contribuer grandement à restaurer la confiance des investisseurs et à stimuler l'activité économique, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives de développement. Cependant, le pays a dû relever de nombreux défis au cours des dernières années pour rééquilibrer ses finances publiques. Dans les années 2014-2016, le Tchad, comme d'autres pays producteurs de pétrole, avait connu une baisse de ses recettes due à la chute des cours du pétrole. Cette situation avait entraîné la tenue d’un Sommet Extraordinaire des Chefs d’État d'Afrique Centrale en 2016 à Yaoundé pour trouver des solutions. La diminution des réserves extérieures avait mis en péril l'équilibre de la balance des paiements. À l'époque, des mesures d'austérité importantes avaient été prises, telles que des baisses de salaires et un arrêt des investissements. Le ministre tchadien des Finances, du Budget et des Comptes Publics, Tahir Hamid Nguilin, a rappelé ces challenges lors de son exposé : « Pendant cette période, nous avons fait un bilan de notre dette intérieure et extérieure, ce qui a conduit à une renégociation de notre dette extérieure en 2018, en particulier de la dette commerciale liée au pétrole. Cette renégociation a permis d'établir une dette publique soutenable, en tenant compte de scénarios de prix du pétrole autour de 30 dollars. Cependant, la crise de la COVID-19 a engendré une nouvelle chute des prix du pétrole, atteignant même près de 1 dollar. Cela nous a obligés à rééchelonner notre dette avec tous nos créanciers. Grâce au soutien du FMI, de la Banque mondiale, du Club de Paris et d'autres institutions, nous avons réussi à rendre notre dette soutenable. Pendant toutes ces années, nous avons progressivement continué à rembourser notre dette intérieure, y compris la dette des fournisseurs, ce qui nous a permis de relancer tous les chantiers et de stimuler l'économie. Aujourd'hui, nous sommes dans une phase de croissance, avec une augmentation des recettes et une augmentation du PIB. Nous prévoyons une croissance de 5,1 % pour l'année 2023 ».
Ces perspectives ouvrent la voie à de prometteuses opportunités d'investissement au sein de l'économie nationale. Parmi les secteurs clés présentant un fort potentiel, on trouve notamment l'Agro-industrie qui représente un pilier essentiel pour la sécurité alimentaire et la croissance économique du Tchad. Mais cette transformation agroalimentaire au fait face à plusieurs défis majeurs qui nécessitent une attention particulière. Tout d'abord, le pays est confronté au sous-développement des chaînes de valeur agricoles, ce qui limite sa capacité à transformer les produits bruts en produits finis de haute qualité. Il est essentiel pour le pays de remédier à cette situation en investissant dans des infrastructures et des technologies modernes qui permettront une transformation efficace et conforme aux normes internationales.
« Le Tchad dispose de vastes terres agricoles où sont cultivés entre autres le coton, l'arachide, le sésame, et la gomme arabique. Cependant, la majeure partie de ces produits est exportée à l'état brut. Il est donc essentiel de considérer la nécessité de les transformer, que ce soit pour répondre à la demande locale ou pour favoriser l'exportation » a déclaré Tahir Hamid Nguilin, ministre des Finances, du Budget et des Comptes Publics.